Révolution digitale

Bien nommer les choses

Digital = Numérique + Relationnel

Pourquoi employer le mot digital plutôt que le mot numérique ?

Le mot digital ne serait-il pas simplement la traduction en langue anglaise du mot français numérique ?

Pas exactement, car en anglais comme en français, le mot digital possède deux indications :

1. il signifie numérique, avec les zéros et les uns, les digits de l’informatique et de la technologie

2. il porte aussi un autre sens, plus ancien, comme dans les expressions empreintes digitales et dextérité digitale qui évoquent le contact et la mise en relation

Digitus (« le doigt ») = Digit (« le doigt compte ») + Digitalis (« le doigt touche »)

De manière plus détaillée :

L’adjectif digital est issu du latin digitus (doigt) par deux voies distinctes :

1. par l’intermédiaire du latin digitalis (1732) : qui appartient au doigt.
Exemples : empreintes digitales, dextérité digitale. En faisant référence aux capacités tactiles des doigts (les empreintes laissées en touchant un objet, la dextérité que démontrent les doigts au contact d’un objet), ils évoquent le contact et la mise en relation .

2. par l’intermédiaire de l’anglais digit (1961) : relatif aux nombres entiers, aux quantités mesurées sous forme discrète.
Exemple : les 0 et 1 de l’informatique.

En résumé

Avec le digital, on peut compter et on peut toucher

Pour une entreprise : la transition digitale est une transition numérique (technologique) qui s’accompagne d’une transition relationnelle qui l’oblige à repenser ses interactions avec ses parties prenantes (clients, employés, actionnaires, régulateurs, …).

Entreprise digitale = Entreprise relationnelle + Entreprise numérique

Le digital, c’est le numérique augmenté du relationnel

Nous sommes face à un nouveau monde

Explosion technologique en cours

Réseaux à haut débit, Processeurs ultra-rapides, Hausse exponentielle du volume de données, Interactions au fil de l’eau / en temps réel, Les interfaces deviennent des commodities, Ecrans multi usages, Usages multi écrans, Grid computing, Le tout en mémoire (in-memory computing), Cloud computing, Informatique ubiquitaire, Informatique pervasive, Développement de l’internet social, Websites composites (mashup websites), Réseau maillé (mesh network), Réalité augmentée / virtuelle, Surfaces intelligentes, Informatique ambiante, Imprimantes 3D, Matériaux intelligents, Internet des Objets / of Everything, Web sémantique, Systèmes multi-agents, Biotechnologies et nanotechnologies, Web symbiotique

Bouleversements relationnels induits

Digital natives / digital comme 1ère langue, Capture de attention / du temps disponible, Communication instantanée / informelle, Smartphone comme extension de soi / 6ème sens, Outils personnels au travail, Prime à la simplicité, « Impatience : on veut tout, tout de suite ! », « On mémorise moins, on décide plus vite », « On se confie au réseau : opinions, sentiments », « Pour se rapprocher, on se connecte », « Seuls, ensemble ! », Chacun devient une marque, Tribus / Foules éclairs / Makers, Nouvelles formes de financement participatif, La fidélité repose sur la tenue des promesses, Volatilité des clients, « Réseaux sociaux, 1er media de communication », Marketing prédictif / personnalisation, Achats groupés / Market places, La propriété est remplacée par l’usage, Economie de l’affinité / du like, « Savoir organisé en réseau, accessible, partagé », Assistants digitaux (chatbots, etc.)

Maximiser les interactions

Vision

La révolution technologique en cours provoque un profond bouleversement des usages et des relations entre les entreprises et leurs parties prenantes (clients, employés, candidats, actionnaires, régulateurs, etc).

Cf. l’ethno-technologie, décrivant comment une société créant la technique par une succession d’innovations est en retour transformée par cette technique.

Conviction

Pour toute entreprise, la clé de la révolution digitale est la notion d’interaction, la capacité à interagir, ce qui fait que ses clients et, de manière générale, tous ses partenaires auront encore envie d’interagir avec elle dans quelques années.

Consentir au changement

Au travers d’une vision en rupture, il s’agit pour toute entreprise de dépasser ses anciens défis, pour faire face à de nouveaux défis, de manière à survivre dans cette nouvelle ère.

Dès lors qu’elle sait que le monde change, chaque entreprise doit oser se mettre en cohérence avec ce qu’elle sait et consentir au changement.

Pour réussir dans le monde, retenez bien ces trois maximes : voir c’est savoir, vouloir c’est pouvoir, oser c’est avoir

Alfred de Vigny

Toute entreprise doit ainsi prendre toute la mesure du digital, tant dans sa nature que dans sa portée, pour ne pas être condamné à disparaître.

Etre clairvoyante, accepter que le monde change, oser le changement pour elle-même, telle est le défi que doit relever chaque entreprise.

Le digital ne peut pas être considéré comme un sujet juxtaposé parmi d’autres, car il constitue à part entière une nouvelle dimension de la réalité au croisement de toutes ses autres dimensions.

Ignorer le digital reviendrait tout simplement à délaisser le monde dans sa réalité d’aujourd’hui !