Prenons le temps d’insister sur la différence entre connaissance et intelligence, ces deux notions que nous connaissons bien sur le plan humain, et qui commencent à prendre de plus en plus d’importance au niveau des machines.
Prenons deux exemples très simples, construits un peu sur mesure, et on peut bien sûr en imaginer d’autres, pour situer ou rappeler concrètement la différence entre connaissance et intelligence.
Premier exemple
Si depuis dix ans, vous passez vos vacances en Amérique du Nord, un système de connaissances, de big data, vous proposera sans doute, pour l’année prochaine, de partir en Californie, ou en Floride ou au Canada.
Un tel système extrapolera ainsi les connaissances qu’il a déjà acquises sur vous, et vous fera des propositions qui pourraient être déjà très intéressantes.
En revanche, un système d’intelligence, s’autorisera à explorer le champ des possibles de manière bien plus large, en adoptant votre point de vue.
II sera capable de poser des hypothèses aléatoires, donc improbables dans un système de connaissances, comme :
« Et si l’été prochain, vous partiez en vacances, en Asie, par exemple ? »
Le système intelligent prendra alors pour point de départ cette hypothèse qu’il évaluera, pour en déterminer la valeur pour vous, comme par exemple, si vous n’êtes jamais partis en Asie, la capacité à vous ouvrir à d’autres cultures, ou la possibilité d’en tirer profit de différentes manières.
Prenons un deuxième exemple encore plus simple
Un parent qui sollicite le système de connaissances de son enfant lui dira :
Trouve la bonne réponse
Si ce même parent essaye de stimuler son intelligence, il lui dira simplement :
Pose-toi la bonne question
Etre intelligent, vous le savez, c’est se poser les bonnes questions.
Bonnes, du point de vue de quelqu’un ou de quelque chose.
Etre intelligent, implique donc de pivoter, de faire pivoter la relation, pour entrer dans une relation empathique avec les autres, pour comprendre où se situent, de leurs points de vue, leurs intérêts, dans leurs propres systèmes de valeurs.
Avec la notion d’Intelligence, nous sommes pour ce qui nous concerne, au cœur même de l’idée d’entreprise relationnelle.
Et vous voyez que ce choix de banque relationnelle posé de manière centrale, depuis plusieurs années, par notre Direction Générale comme le cœur de la stratégie de l’entreprise est à la foi totalement prémonitoire et judicieux quand on l’éclaire à la lumière de l’Intelligence Artificielle.
Ce qui est donc tout-à-fait nouveau et en rupture aujourd’hui avec l’Intelligence Artificielle, c’est que cette différence entre connaissance et intelligence est en train d’apparaître et de s’installer au niveau des machines.
On parle aujourd’hui de rendre les machines empathiques, de rendre les systèmes d’information empathiques.
Et d’ailleurs, nous aurions pu appeler cette présentation, non pas Intelligence Artificielle, mais de manière quasiment équivalente, Empathie Artificielle.
Enfin, ce qu’on peut dire, c’est qu’encore plus que dans le passé, chaque entreprise sera face à un défi de sélection darwinienne.
Cela veut dire que, encore plus que dans le passé, l’enjeu pour chaque entreprise sera de construire des interactions suffisamment fluides et riches avec son environnement, avec ses clients, pour que ceux-ci, par l’intermédiaire de leurs propres intelligences artificielles, continuent de sélectionner l‘entreprise, comme une contrepartie authentiquement de confiance et de valeur.
Janvier 2016